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Malgré les discours en faveur de l’égalité professionnelle, les femmes rencontrent encore de nombreux freins à leur progression dans le monde du travail. Ces barrières, souvent invisibles mais bien réelles, impactent leur évolution de carrière, leur rémunération et leur accès aux postes de direction. Pour les dirigeants, comprendre et lever ces obstacles est non seulement une question d’équité, mais aussi un levier de performance durable pour l’entreprise.
Le concept de « plafond de verre »évoque l’idée d’une barrière invisible qui empêcherait les femmes d’accéder aux postes les plus élevés. Pourtant, les défis ne surviennent pas uniquement aux derniers échelons de la hiérarchie. Dès leur entrée sur le marché du travail, les femmes font face à des critères de promotion biaisés, des évaluations de performance basées sur des stéréotypes et un manque de visibilité dans les cercles décisionnels.
Les processus d’évaluation traditionnels privilégient souvent des comportements associés à des modèles masculins de leadership – assertivité, prise de risque, compétitivité – tandis que des qualités comme la coopération, l’intelligence émotionnelle et la gestion relationnelle, plus fréquemment associées aux femmes, sont moins valorisées. Cette asymétrie dans l’appréciation des compétences constitue un frein à l’égalité des chances.
Ces inégalités ne sont pas seulement une question d’éthique, elles ont également des conséquences économiques. La sous-représentation des femmes dans les postes de direction nuit à la diversité des points de vue et freine l’innovation. Des études montrent que les entreprises ayant une gouvernance mixte affichent de meilleures performances financières et une plus grande capacité d’adaptation aux transformations du marché.
De plus, l’écart salarial persistant entre les hommes et les femmes s’explique en partie par ces freins à l’évolution professionnelle. À compétences égales, les femmes perçoivent en moyenne une rémunération inférieure à leurs homologues masculins, une iniquité qui renforce le sentiment d’injustice et alimente le désengagement.
Pour remédier à cette situation, les entreprises doivent adopter une approche systémique et repenser leurs pratiques de gestion des talents. Plusieurs leviers peuvent être actionnés :
Les entreprises qui s’engagent activement en faveur de l’égalité des chances bénéficient d’un avantage concurrentiel notable. En valorisant les femmes talentueuses à leur juste mesure et en créant un environnement où chacun peut évoluer sur des critères équitables, elles renforcent leur attractivité, leur capacité d’innovation et leur résilience face aux défis du marché.
Il ne s’agit pas seulement de corriger des inégalités historiques, mais d’inscrire ces actions dans une stratégie de performance durable, où diversité et excellence vont de pair. Pour les dirigeants, repenser la progression des femmes dans l’entreprise n’est pas une contrainte, mais une opportunité de bâtir des équipes plus fortes et plus engagées.
L’égalité professionnelle ne se décrète pas, elle se construit. Il appartient aux entreprises de prendre des mesures concrètes pour que la progression des talents ne soit plus entravée par des biais structurels, mais stimulée par une reconnaissance juste et méritée des compétences.
La mise en place d'augmentations individuelles basées sur des critères d’objectifs de progression clairs pour chaque cadre, quel que soit son genre, est un premier pas essentiel vers une véritable égalité des chances au sein des instances dirigeantes.